mardi 1 mars 2011

Comment va le Maroc ? 2/2

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Photos de magasins Bigdil et Meditel saccagés et brulés à Tanger,
21 février 2011 prise à partir de mon téléphone.

"Comment va le Maroc ?" : Plusieurs lecteurs m'ont contacté par mail sur mon blog, d'autres sur Facebook, pour me poser cette question.

Cette simple question cache derrière elle une inquiétude, une peur et surtout une remise en question de cette "exception Marocaine".

Les gens qui se trouvent à l'étranger n'ont que leur pcs et leurs téléphones pour savoir ce qui se passe au Maroc.

Sur le net, l'information qui diffuse est souvent mélangée avec beaucoup de désinformation, amplifiée à l'infini et on a vraiment l'impression qu'une guerre est en cours au Maroc.

Certains ont parlé de villes encerclés de chars militaires, d'autres ont mis en ligne des anciennes vidéos  comme étant de nouvelles vidéos de la répression policière : la désinformation a bien eu raison de l'actualité au Maroc.

Des rumeurs circulaient comme un feu dans un tas de fourrage en plein vent : Des émeutes ici, des manifestations par là...

Sauf qu'en réalité, et pour une fois, il vaudrait mieux quitter l'écran de son pc et parler aux gens dans la rue et qui font le Maroc de chaque jour.

Durant ces deux dernières semaines, j'ai fait le globe trotter un peu dans le nord de mon pays : j'ai fait le trajet Casablanca - Tanger en voiture, par autoroute.

Je me suis arrêté à Laarache, Asilah et bien-sur Tanger. Dans ces villes, des casseurs s'en sont pris à des biens publics et privés durant la journée du 20 février.

Je demandais tout simplement dans la rue : "pourquoi il y a donc des gens en colère dans la ville ? Et qu'est ce qui s'est passé ?"

Quasiment tout le monde répondait que c'est "des gamins" qui s'en sont pris à des magasins qui ont été en partie saccagés et vidés de leurs contenus.

A Tanger par exemple, dans la zone de Malabatta, il y a un produit qui a la cote : les battes. Tout le monde en a acheté comme pour prévoir une prochaine bataille avec les casseurs.

Mais dans chaque ville, chacun se demandait ou étaient les forces de l'ordre qui ont tardé à réagir.


Certains disaient que dans toutes les villes ou il y a eu des émeutes, c'était en fait des villes soit tenus par le PAM soit par l'Istiqlal.

Ils disaient même que c'est l'un des partis attisait le feu contre l'autre parti.

Probablement, on ne saura jamais la vérité, mais ce qui est sûr, c'est qu'un faux climat de terreur s'est installé dans certains villes du Maroc durant la semaine dernière.

L'une des raisons de colère est cristallisé autour d'une mauvaise gestion locale et chaque ville a sa spécificité.

Plusieurs hôteliers ont annoncé des annulations de voyages, une baisse du chiffre d'affaires de plusieurs commerces...

Pour répondre à la question : "Comment va le Maroc ?" et sans faire dans le faux-paternalisme rassurant, la seule chose qui a réellement changé en outre des requêtes sociales quotidiennes, c'est le bouillonnement d'une certaine "intelligentsia" Marocaine dont les langues se sont déliées.

Maintenant, on parle, on fait des débats, on demande... Reste à voir la réaction du pouvoir.

Comme je l'ai dit durant l'émission en direct sur Medi 1 Tv qui pour une fois invite un jeune en direct pour parler des manifestations : "Les Marocains qui sont descendus dans la rue ont sorti une carte jaune au visage de tout le monde : du pouvoir comme du Mr tout le monde."

Espérons qu'ils n'auront pas à faire sortir leur deuxième carte jaune.

La réaction du pouvoir saura-elle être visionnaire et intelligente ?

Mais sur le fond, dans le réel de chaque jour, la vie est TOUT A FAIT NORMALE. Chacun continue son train de vie.

En une phrase : Le Maroc va bien aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.