mardi 5 avril 2011

Comment changer le Maroc avec un carnaval politique ?

Des enfants derrière leurs masques dans un carnaval. Quid du Maroc de 2011 ? 
Ma triste nouvelle : cela va faire bientôt un mois sans sentir le contact -qui m'est si cher- de mes compatriotes.

Après toute cette période, je retrouve mon beau pays -que certains le veuillent ou non, il l'est pour moi, Marocain- avec quelques changements ici et là.

Mais une chose m'a frappé : Le peu de Marocains que j'ai croisé sont juste... Outrés !

Ils racontent cette émission télé ou un politicien parlait avec insolence du Roi, de celui-là qui a mis les photos d'une princesse en bikini en bord de mer sur sa page Facebook, de ce groupe de jeunes qui en montant dans un bus à Benguérir invitaient les passagers à ne pas payer le ticket de bus car on "est en liberté", des jeunes du 20 février invités par un conseiller de l'ambassadeur français au Maroc...

D'autres compatriotes baignant jusqu'au cou dans un exclusivisme typique, applaudissent et très fort l'hétéroclite mouvement du 20 Février.

Et là, gare à celui qui ose critiquer ce mouvement : il sera traité de makhzanien, balttagui, de lèche-bottes, de servile qui espère avoir une grima...

Après la chute des régimes autoritaires et leur sacralisation dans les esprits, serions-nous pour autant arrivé à l'étape de la sacralisation des mouvements et de l'adulation primitive ? Ou plutôt, sommes-nous tombé encore plus bas ?

Entre l'insolence et la liberté d'expression, il y a tout un monde : celui de l'éducation.

On n'acquiert pas son éducation que sur les bancs des écoles mais aussi par la vie, par le débat, par la confrontation avec le réel et avec les idées d'autrui : c'est de cette éducation dont je parle.

Après le début des révoltes arabes -d'autres diront depuis le 20 février. Hein, tout se rapporte au 20 février maintenant. Starification oblige !-, le consensus est mort, le beni-ouiouisme n'est plus au Maroc.

Mes condoléances. Mais voici le temps de l'avis différent, celui de l'autre et ainsi soit-il !

Les différents camps par extrapolation -en étant réducteur à l’extrême- les pro-20Février et les anti-20février devront apprendre à se côtoyer et dans le RESPECT s'il vous plait.

Le respect des personnes, des règles qui délimitent tout champ tel qu'il soit, même celui de la liberté. Mais aussi le respect de notre intelligence.

Que certains journalistes qui ont raté leurs publications, plus par manque de lectorat que par un supposé boycott publicitaire et certains politiciens retourneurs de veste et "m3a Rab7a" se frottent les yeux : Nous ne sommes pas cons. Oui !

Ces personnages ont et avaient des comptes à régler avec certaines personnes dans le pouvoir. Puisse Dieu les aider dans leur quête mais c'est le dernier de nos soucis.

Mais venir nous "hypnotiser" avec des discours aussi creux que vides d'intérêt pour les Marocains mais qui sonnent bien comme celui du "baise-main" ou du "tout-va-mal-au-Maroc" ou du "tout-le-mal-vient-de-l'article 19" sortent de leur forteresse maniaque : encore une fois, nous ne sommes pas cons.

Une seule question annihilera tout ce Carnaval politiquo-médiatique ou certains se cachent derrière des masques : qu'avez-vous offert -ou rendu- à votre pays ? Rien ? Pas de quoi être triste, vous pouvez encore le faire.

Il n y a pas de mal à philosopher un peu sur toute cette situation, car en fin de compte, tout est question de philosophie.
Une philosophie aussi vieille que l'animal politique qu'est l'Homme (selon Aristote) avec cette question existentielle : Quel régime politique est meilleur, pour quelle population et pour quelle situation ? 

Le bien-être des humains -et des Marocains avec- c'est comme le sommet d'une montagne : plusieurs chemins y mènent, mais chacun croit que son chemin est meilleur que celui de l'autre.

Ce débat entre positivisme et scepticisme est aussi vieux que la philosophie. Et ce n'est certainement pas Aboubker, Ali², Abdelhamid, Khalid ou Driss qui vont le résoudre.

Bon débat à toutes et à tous :)