mercredi 23 février 2011

Qui veut mettre le feu à Tanger et dans les villes du Nord du Maroc ? 1/2

Lors d'un déplacement à Tanger, j'ai pu voir les effets des casseurs qui ont sévi le 20 février après la fin des manifestations pacifiques.

Même une librairie assez connue dans le grand boulevard de la ville n'a pas échappé à ces actes délibérés dont les victimes sont des Marocains, comme vous et moi.

Ceci dit, la ville de Tanger a connu des manifestations assez fortes avant l'appel à manifester le 20 février.

Les tangérois qui sont sortis et à plusieurs reprises ont un ennemi, une source d'injustice qui enrage les habitants : Amendis.


Amendis, une filiale du Groupe Français Veolia qui gère la distribution de l'eau et de l'électricité dans plusieurs villes du nord du Maroc, cristallise à elle seule une bonne partie de la colère des Tangérois.

Selon plusieurs personnes que j'ai rencontré à Tanger, Amendis mène une campagne de terreur à l'encontre des habitants et même de certains officiels de la ville.

Cette entreprise adresse des factures qui arrivent -selon un tangérois, père de famille- à 1200 Dhs/mois (110 €/mois) pour un appartement de 3 chambres et un salon.

Une semaine avant les manifestations, cette entreprise a envoyé à une bonne partie des habitants, le document scanné ci-dessus qui leur annonce une coupure d'alimentation en eau et électricité alors que plusieurs témoins disent qu'ils ont effectué les paiements nécessaires.

Amendis n'est pas seulement détestée à Tanger mais aussi dans d'autres villes du nord : Plusieurs jeunes s'en sont pris aux locaux d'Amendis à Tétouan, et aussi à Asilah.

Les accusations portées envers Amendis semblent ne déranger personne, sauf les habitants.

Cette gestion déléguée de biens aussi névralgiques que l'eau et l'électricité n'a que trop duré.

La Lydec (filiale des lyonnaises des eaux qui gère Casablanca et Mohammedia) est aussi sujette à beaucoup d'accusations, sauf que ni la justice ni l'état ne semblent vouloir bouger le petit doigt envers ces abus qui n'ont que trop duré.

Cette nouvelle forme d'esclavagisme de nos populations de la part d'entreprises étrangères -tu paies ce que je veux ou tu crèves- risque d'exploser à tout moment et là, c'est tout le Maroc qui paiera.