mardi 13 octobre 2009

Loi de Finances 2010 : "un taux de croissance de 3,5% et l'Inflation à 2%" : Rien ne Va Plus !

Salaheddine Mezouar

Le ministre de l'Économie et des Finances Marocain, Salaheddine Mezouar, a annoncé aujourd'hui que son Projet de loi de finances 2010 table sur un taux de croissance de 3,5%, et sur une inflation de 2%.

En d'autres termes, le Maroc produira plus 3,5% de richesses l'année prochaine, mais cette richesse est dévalorisée de 2%. Ce qui fait que nous évoluerons de 1,5% en une année !

LOL !

Déjà, nous ne pouvons croire aveuglement les chiffres du gouvernement qui se basent en Grande Partie sur les chiffres de l'HCP. Et Tout le monde se rappelle de la classification, plus que Hasardeuse de la classe moyenne marocaine ou dernièrement en déclarant qu'il n'y a que 8% de chômage au Maroc !

Mais disons, croyons les sur Parole. Et une fois n'est pas coutume, ces mêmes personnes qui s'extasiaient et nous martelaient que le Maroc est protégé de la crise Mondiale par la force de son système financier, se mettent le doigt dans l'œil en nous disant aujourd'hui que l'année prochaine est Une année de CRISE.

Oui, Oui, si nous pouvions donner un nom à l'année prochaine, ça sera l'Année du Début de La CRISE au Maroc, et officiellement s'il vous plait.

Le Maroc a fait en moyenne durant ces dix dernières années (officiellement biensur) un taux de croissance au dessus de 5%. Oser prévoir que l'année prochaine on ne fera que 3,5% est une reconnaissance que c'est bel et bien la crise.

Pendant que l'on se devait de prendre les dispositions nécessaires pour atténuer au maximum cette crise qui était Plus que Prévisible, on chantait dans les médias de masse qu'au MAROC, Il n'y a pas de crise.

Là, le mal est fait, et si vous Marocains qui me lisez ne ressentirez de cette crise que le chômage, d'autres plus pauvres auront du mal à nourrir leurs enfants.

L'état aura du mal à renflouer ses caisses plus que vidées par un gaspillage Extra-ordinaire par les différentes administrations.
Dans ce cas, il tapera directement dans les poches du Marocain comme il a fait en début de ce mois : Le Fisc a prélevé des arriérés de taxes directement dans les salaires de milliers de fonctionnaires, certains se sont même retrouvés (et sans préavis) avec un salaire de 500 Dhs (moins de 50€) pour passer le mois.

Biensur, la dernière chose que l'état fera, c'est de rationaliser les dépenses et surtout poursuivre ceux qui ont été épinglés par les juges de La Cours des Comptes pour détournement de deniers publics.

En tout, comme on dit chez nous, l9adiya est (officiellement) 7amda, le vin a tourné au vinaigre. Et Merci qui ? Merci Mr Abbas El Fassi, le premier Ministre et son équipe qui n'ont rien gardé de l'équipe de notre regretté Jettou.

Après la politique de l'encouragement des départs volontaires (DVD) qui visait à diminuer la charge salariale dans l'Administration, et qui a couté en passant des milliards de Dhs pris sous forme de crédits à l'étranger que nos petits enfants paieront pour nous, le Maroc se retrouve avec plus de fonctionnaires qu'avant le DVD.

Et puis, tous les acquis de l'équipe Jettou (initiés par l'équipe Youssoufi) : Évolution positive des réserves en devises, Administration moins gourmande en salaires, installation de l'Assurance Maladie Obligatoire, et plus, tout cela c'est de l'Histoire ancienne.

Maintenant, Bienvenue dans le chaos made By Abbas et Compagnie ou plutôt famille (les détenteurs des postes clés dans l'actuel gouvernement ont des relations familiales les uns avec les autres !).

La Governa-Nostra à la Marocaine.

A lire sur le même sujet :

  1. 8% de Chômage au Maroc, et les règles d'or pour ne pas être chômeur.
  2. [Maroc] Les Banques s'accordent sur des prix planchers pour mieux Vous Dépouiller de votre Argent.
  3. [Maroc] : Le Minstère de la Santé : Le Tamiflu est un vaccin, La grippe aviaire tue 100% des malades... : SAUVE QUI PEUT !

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3 commentaires:

  1. 3.5% de croissance et 2% d'inflation. Ouch !

    Comme dans ton précédent billet, le OH FUCK de The Economist colleraient bien.

    Comme tu le soulignes, je pense que c'est un problème de politique de gouvernement, il y a un manque de vision.
    J'entends par vision ce qu'on souhaite améliorer, et non pas des objectifs chiffrés.

    Malgré les différentes actions des gouvernements successifs sur la dernière décennie, le Maroc est tributaire des ressources en devise des MRE et du Tourisme.
    La crise internationale touche directement ces deux revenus, en plus bien sûr des IDE.

    Le problème en plus est que l'état ne peut plus soutenir la croissance avec un budget limité.

    Tu as souligné la charge des salaires (et autres dépenses diverses) de l'État qui augmentent après le DVD.

    J'ajouterai les différentes baisses de l'IR et de l'IS, sans augmenter l'assiette fiscale

    L'agriculture qui malgré ses performances reste exonérée fiscalement. Je trouve que le 17% d'apport au niveau du PIB très peu, la preuve étant que dès qu'il y a une mauvaise année agricole, le taux de croissance baisse de 5%.

    Une politique inflationniste de l'état à travers des taux de crédit très bas.

    Une politique inflationniste boostée par l'immobilier, car les différentes agences urbaines mettent du temps à débloquer du foncier urbanisable, le noir qui fait des ravages.

    Ce ne sont que des mannes financières pour l'Etat, et qui demande une volonté politique.

    Il y a des problèmes de gouvernance, de corruption, de justice (qui encouragent des investissements dans l'immobilier au lieu d'autres secteurs)

    Il y a la dette interne de l'Etat ..


    La liste est encore très longue.

    Ce qui me choque encore plus, est comment un petit pays comme le Maroc, encore sous développé, peut il se permettre d'avoir des taux de croissance si faibles ? Le potentiel est tellement énorme!

    Les solutions ? Il y en a tellement. Mais celle qui prime, est la volonté politique.

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  2. Pour le taux de chômage, même les données du HCP ne poussent pas à l'optimisme.

    D'abord la méthode de calcul : si une personne travaille une journée, elle est comptabilisée comme travailleur pour les six mois qui suivent.

    Cela explique donc le décalage entre le taux de chômage urbain qui dépassent les 15% et le taux de chômage rural.

    Il me semble que si l'on recoupe cela avec la migration rurale on peut avoir une image plus nette de ce qui se passe, mais pas de données brutes.
    On peut recouper cela également avec travail saisonnier dans le monde rural ... et étant donné que cela fait la deuxième bonne année agricole, ça peut expliquer l'image.

    Deuxièmement, le taux de chômage des jeunes est très élevé : il dépasse les 20% pour la tranche des 25-34 ans et les 30% pour les 15-24 ans... sachant que ces deux catégories représentent le plus gros de la population. (Bien sûr il faut recouper avec les personnes en scolarité .. mais bon ... je me rappele d'un chiffre qui dit que sur 100 personnes qui entrent au CE1, 2 sont au stade de license ... !! )

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  3. @ Ayoub : je te remercie vivement pour tes commentaires et ajouts qui éclaircissent un peu plus notre lanterne.

    J'ai vu que ton blog ne contient aucun article, et je t'encourage vivement à mettre tes idées dessus.

    Moi même j'ai commencé sur un coup de tête il y a quelques mois, et Hamdoullah je me retrouve entouré de Marocains pleins de bonne volonté.

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