jeudi 10 mai 2012

La Gifle au ministre de la communication... par le gouvernement Benkirane.

Ministre de la communication El Khalfi

Entre nous, au fin fond du pire ennemi du PJD, il y a une voix qui prie pour que le gouvernement Benkirane ne fasse pas une grosse bourde.

L'avenir est déjà assez sombre comme cela -la crise économique, le chômage qui augmente, l'économie en baisse de régime...- n y ajoutons pas une crise politique.

On pourrait imaginer autant de scénarios que d'ennemis du gouvernement et qui pouvaient lui nuire, sauf qu'en réalité, le gouvernement dans sa fougue nuit à lui même.

Et comme disait Voltaire :
Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !

Le cas des cahiers de charge (CDC) de l'audiovisuelle est un symptome de la maladresse du gouvernement.

Beaucoup de choses ont été dites sur le contenu de ces cahiers de charge : on pouvait être d'accord ou pas avec cette réforme.
Je ne vais pas rentrer dans ce détail car il y a plus grave et plus important que cela : et c'est la manière avec laquelle ce dossier a été géré qui menace la crédibilité de tout le modèle de gouvernance marocain. 

1. Le ministre de la Com' et sa menace de démission : 


La menace, dès le départ d'un processus de négociation, tel qu'il soit, suppose que l'on est sûr du bien fondé de son offre.

Dans un monde idéal, les CDC devaient passer en lecture au parlement, puis un vote et tout cela si, et seulement si elles sont compatibles avec la constitution et biensur, avec ou sans approbation de l'opinion publique.

Le gouvernement a été élu par des électeurs et NON par l'opinion publique : Il a été mandaté par les électeurs pour prendre des décisions et les assumer, mais certainement pas menacer de quitter dès le premier problème

Comme cet enfant qui sautillait pour qu'on le désigne pour garder la classe, et dès qu'il "gagne", il demande un bonbon, sinon, il quitte la salle. Ca ne se passe pas comme ça entre adultes, majeurs et vaccinés.

El Khalfi fait sortir une arme finale et ne sachant même pas si la raison du combat était légitime.

Cela n'a pas autres explications qu'une fougue de jeunesse dans la gestion d'un gouvernement : Au grand bonheur des opposants au PJD.

2. La Gifle : Retirer le dossier des mains du ministre de la Com et le remettre au ministre de l'habitat !


Retirer un dossier du ressort du ministère de la communication et le remettre aux mains du ministre de l'habitat équivaut à une gifle Politique.


Benabdellah, le ministre de l'habitat a géré, dans une vie antérieure, le ministère de la communication, mais aujourd'hui, autant que membre d'un gouvernement, il a ses fonctions dans un domaine qui est trop loin de la communication
Que vient-il faire ici ? Lui-même qui est sorti critiquer son propre gouvernement.

3. La confiance dans le système gouvernementale piétinée par le gouvernement... et pourquoi ?


Le peu de confiance qu'ont développé certains marocains envers le système gouvernemental risque de s'effondrer plus rapidement qu'elle a été instauré.

Cette confiance,  dans le système électorale et de gestion du domaine public est ce qui pousse un électeur à se déplacer et donner sa voix.

Cette confiance est bien plus importante que le contenu d'une télé ou radio : tout le pays en dépend...

Et elle a été piétinée par le gouvernement lui-même.

Et si seulement on était devant un dossier hautement stratégique !

Là, on est devant le miniscule dossier des médias publics, on arrive mal à imaginer quand le gouvernement Benkirane devrait s'attaquer aux Gros dossiers (d'ailleurs, je me demande quand il commencera).
Ces dossiers ou il y a tellement d'argent, de problèmes...  : Le dossier des retraites, des grèves, de la réforme de la caisse de compensation qui nourrit des milliers d'entreprises rentières...

Que nous dira notre cher gouvernement ? Quel sera sa menace... et qui le croira ?

Pour finir : 


Je n'ai pas voté pour le PJD, mais aujourd'hui, qu'il mène le gouvernement, je ne souhaite que sa réussite. Non pas par amour, mais c'est parce que c'est un choix issu des urnes et l'avenir de tout notre pays en dépend.

Personnellement, je n'accepte pas cette humiliation infligée à ce ministre jeune et actif qu'est El Khalfi.

Plusieurs ne voudront pas que l'on critique ce gouvernement. Mais on m'a appris qu'entre amis, il faut dire la vérité en face.

Un peu de sérieux chers ministres : Avant de risquer votre crédibilité, vous êtes entrain de risquer notre pays.