jeudi 30 juin 2011

Dernier jour avant le référendum. Le jour ou les "Sujets" vont disparaitre.

(Credits : Soraya Benchekroune)

Aujourd'hui, le 30 juin 2011, on se prépare pour une fête démocratique, celle ou le peuple va parler. Le référendum.

La constitution ? Une étape, importante, certes, mais une étape dans le grand chemin de l'évolution.

Et dorénavant, on pourrait sortir dans les rues avec le sourire. Le commun des mortels, qui ont juste envie de voir leur pays avancer à pas de géants, ont gagné.

Oui, nous pouvons être heureux car on a appris la grande leçon fondatrice de la démocratie : la tolérance de la différence.
Le respect dans la différence, une leçon plus difficile, viendra dans un futur plus ou moins lointain.

Vous vous rappelez, il y a quelques mois, nous étions cloitré dans un OUI général. Le Béni-Oui-Ouisme est mort. On l'a tué probablement pour toujours.

Sauf qu'il y a un nouveau né, le Béni-Non-Non. Le Toujours Non. 

Le béni-Oui-Oui ou son contraire, sont un fond de commerce pour certains mais entre les deux, il y les autres, ceux qui jugent selon des valeurs et non des positions et ceux qui n'ont pas de jugement pré-établi : "le Mal c'est l'état et moi je suis parfait".

Que le référendum se solde par un Oui ou un Non, j'ai juste envie de rigoler, de sourire, et puis d'avancer.

Je rigole déjà avec la campagne pour voter "Oui".

Certains diront que c'est le Makhzen qui fait tout cela. Il y a du du faux et il y a du vrai dans cette parole.

Mais ce qui est sûr, c'est quoi que le projet constitutionnel soit révolutionnaire, le Makhzen le ridiculise bien.

Vous pouvez avoir le meilleur projet au Monde mais avec un état/Makhzen pareil, vous êtes sûr que le projet perdra toute légitimité. Mieux encore, ce projet peut même se retourner contre vous.

Oui, il y a du bon aussi : la réelle liberté d'expression. Je me rappelle un temps ou ne pas voter par le Oui, était synonyme de perte de son passeport, de sa liberté... Ce temps, c'est de l'ancien, une sorte de préhistoire.

Mais dans tout cela, quand est-ce qu'on passe aux choses sérieuses ?

La justice renaitra-elle pour reprendre les droits de ce peuple ? Les deniers publics spoliés ? La Cour des comptes a fait sa logorrhée, elle a épinglé. Mais quand est-ce qu'on balance du charognard aux bagnes ?

C'est le petit combat de la justice que le prochain gouvernement devrait mener en première priorité. 

Tout en souhaitant à ce futur gouvernement tous mes vœux de réussite. Les attentes des Marocains sont si grandes et pauvres futurs ministres ! :)

Le grand combat ? Indéniablement, c'est le combat de l'éducation. Un combat pénible, long et périlleux.

C'est notre talon d’Achille, par là ou on nous prend par les cornes et non par la logique. 

Mais... demain, les "Sujets Marocains" vont disparaitre. Ces Sujets que nous avons été durant cette préhistoire.

L'état providence, l'état sein nourricier est mort. Mes condoléances !

Qu'on le veuille ou non, nous sommes aujourd'hui citoyens avec des droits, mais surtout, avec des OBLIGATIONS. 

Cela ne s'applique pas juste en l'écrivant dans un texte constitutionnel, cela est une manière d'exister, de penser et d'agir. Une culture de citoyenneté plus forte que tout texte constitutionnel.

JFK l'avait dit, on l'a tué, mais bon, on n'est tous que de passage :) "Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays."

Merci Marocain(e)s.

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