samedi 5 février 2011

Pour ou contre la manifestation du 20 février ? Les anti-manifs sont là.


Je vous annonçais en début de semaine qu'un groupe de personnes s'activent pour initier des manifestations à travers lesquelles ils ont émis des requêtes nobles.

Une manifestation prévue le 20 février, pour appeler au changement.


Sauf que tout le monde rêve de changement, mais personne n'a la baguette magique pour les réaliser. D'autant plus qu'une mobilisation d'une journée ou plus comportent un risque plus accrue avec le contexte actuelle : celui de la dérive.

J'aurai pu adhérer à leur action si on n'avait plus aucun moyen de transmettre ces requêtes. Au Maroc, la liberté d'expression est bien plus présente qu'en Tunisie par exemple. Si la manifestation était le dernier recours, oui, j'adhérerai à ce groupe.

Sauf que ce n'est pas le cas : On pouvait très bien écrire une lettre ouverte ou des milliers, si ce n'est des millions de jeunes qui signent le document ou on pourrait demander une révision de la constitution, une justice neutre et équitable, des actions tangibles et réelles...

Nous avons laissé ce travail aux partis, mais les partis sont limite ridicules et ne représentent plus que ceux qui les gèrent.

C'est une question de principe : la justice et le respect de la dignité est un droit. Mais comment arriver à ce droit ? Par une simple manifestation ?

Quoi que l'on nous promet, la réalité historique est que construire une justice sociale, une dignité pour tous, est un processus lent et qui nécessite la mobilisation de tous et QUOTIDIENNEMENT.

Que faire alors ? Quel choix prendre ? Soutenir une manifestation qui comporte un risque non-négligeable de dérive ?

Un vrai dilemme auquel j'ai choisi une réponse que je partage avec vous :

Non, je suis CONTRE CETTE MANIFESTATION.

Non, je ne suis pas prêt à croire à l'idée que tout va changer à travers une seule manifestation et tout le monde rentrera le soir faire son dodo bien au chaud.

Non, je ne suis pas prêt à copier des actions qui se sont passées dans les pays de la région, alors que notre contexte est différent : le droit à la manifestation est indéniable au Maroc, mais ce droit reste le dernier à utiliser quand toutes les autres portes sont fermées. 

Non, je ne suis pas prêt à garantir la réaction des services de sécurité qui ont commis beaucoup d'erreurs dans le passé.

Non, je suis quasi sûr que : si la police réagit mal, que si des casseurs se greffent à cette manifestation, nous avons toutes les -mal-chances de payer cela et très cher.

Non, je ne suis pas prêt à laisser applaudir ceux qui nous attendent au quart de tour pour se lâcher sur le Maroc.

Si mes frères tunisiens ou égyptiens avaient manifestés, c'est qu'ils n'avaient plus rien à perdre.

Notre pays a beaucoup à perdre.

Un exemple ?

Il n'a pas encore assuré son intégrité territoriale. Une zone de faiblesse ou certains ne nous raterons pas dès que le Maroc sera à genoux.

Pourquoi prendre tous ces risques alors que nous sommes capables de défendre nos requêtes autrement ?

D'autant plus que c'est le moment opportun pour demander des réformes.

Je rêve du jour ou tous les Marocains, riches ou pauvres sont respectés par tous. Je rêve du jour ou aucun enfant ne doit mourir de froid. Je rêve du jour ou un ministre saute juste parce qu'il y a un soupçon de conflit d’intérêts. Je rêve du jour ou chaque jeune a de l'espoir dans son futur...

Mais je me rend compte que je suis entrain de décrire le paradis. Aucun pays ne peut se targuer d'avoir un système idéal.

Regarder sur les chaines satellitaires ce qui se passe en Egypte et essayer de répéter : C'est cette impression que j'ai quand je vois cet acte fougueux d'appeler pour des manifestations.

Ceci n'est pas un film de Karaté que l'on regarde à la télé, puis on essaie de répéter les mouvements. Ceci est bien plus pénible : Je ne suis pas prêt à perdre une seule goutte de sang d'un Marocain sans avoir utilisé tous les moyens possibles.

Je serai passé pour un super-héros si je lançais tout sur le système aussi facilement, que c'est l'erreur du système : cela est très facile et même trop facile.

La situation est bien plus complexe que d'être issu du système lui-même : Mais en se basant sur un pragmatisme, sur des actions plus concrètes et maintenues dans le temps, nous avons plus de chance de réussir et à moindre "frais".

Je soutiens plutôt cette action (citée sur Hespress -cliquer sur le lien-), lancée par la jeunesse pour la jeunesse et qui consiste à créer un groupement de tous les jeunes sous le nom "Pour la nation" qui débattra des idées en finissant par présenter des propositions claires, tangibles et réalisables.

Mais en attendant, je suis dans ce groupe sur Facebook : Non aux manifs du 20 février لا لمظاهرات التخريب في المغرب 20 فبراير  http://www.facebook.com/pages/Non-aux-manifs-du-20-fevrier-la-lmzahrat-altkhryb-fy-almghrb-20-fbrayr/144424858952612

Ceci reste mon avis, je peux avoir tort ou je peux avoir raison.