lundi 17 janvier 2011

Le fondement de la révolte tunisienne, ce secret perdu que les autres n'ont pas.

Bouazizi, le symbole d'une révolte, le symbole d'un sentiment.

Tout le monde semble croire -et espérer- une propagation de la révolte tunisienne -baptisée révolte de Jasmin par certains- vers les pays du voisinage.

A l'instar du symbole qui a donné la première étincelle de la révolte tunisienne, et en quelques jours, plusieurs jeunes de la région se sont immolés en guise de désespoir  : en Algérie, Mauritanie, Egypte...

Sauf que rien ne se passe dans ces pays et probablement, rien ne se passera.

Bouazizi, ce jeune diplômé de 26 ans vendeur de fruits à la sauvette, qui s'est immolé aurait pu rester inconnu de tous sans une chose qui fait le fondement de la révolte tunisienne.

Un sentiment et un état d'esprit que même les pays les plus démocrates ont perdu : La sacralité et la valeur d'une vie humaine.

Au fut et à mesure que les tunisiens sortaient dans les rues, la police tunisienne nourrissait une révolte avec le sang de chaque martyr tombé sous leurs balles.

Certains prétendent que sans Twitter, Facebook ou wikileaks, la révolte tunisienne n'aurait pas eu lieu.

Mais que vaut l'information sans une indignation qui mobilise ?
Que vaut le support d'une indignation -Internet par ex.- sans l'indignation ?

Pas grand chose !

En dehors de la Tunisie, la perte d'une vie ou même d'un nombre assez élevés de personnes, n'indigne plus. Ce ne sont que des chiffres que l'on martèle à chaque bulletin d'informations.

La Tunisie a toutes les chances de réussir son pari de liberté. En plus de cette sacralisation d'une vie humaine, la Tunisie a encore mieux que cela : Le sentiment de citoyenneté.

Non plus seulement chaque vie humaine est importante, mais la vie de tous les citoyens l'est aussi : C'est pour cela qu'au lendemain du départ de Ben Ali, des milliers de tunisiens sont sortis dans les rues pour nettoyer, d'autres sont partis donner de leur sang aux hôpitaux...

C'est ce noyau de Citoyenneté ou la vie de tout un chacun est sacrée qui fait le départ des grandes nations : Le dragon du Maghreb vient de naître.